Romain ATTANASIO : le départ, une première victoire

Romain Attanasio

Dans 19 jours, le skipper de PURE – BEST WESTERN s’élancera pour le plus célèbre des tours du monde. Arrivé aux Sables-d’Olonne ce jeudi, Romain ATTANASIO aborde l’échéance avec ambition et enthousiasme même si la pression se fait chaque jour un peu plus forte

Un dernier coucher de soleil, une dernière navigation au large, un dernier moment loin du tumulte…

Jeudi dernier, Romain ATTANASIO a effectué son convoyage et mis le cap sur les Sables-d’Olonne, avant d’amarrer sur les pontons de la cité vendéenne. C’est là que débutera, le 8 novembre prochain, la plus prestigieuse des courses au large : le Vendée Globe. « Ça y est, on y est ! » apprécie le skipper. Cette excitation mêlée à l’appréhension, Romain l’a déjà connue il y a quatre ans. Sauf que cette année, en pleine crise sanitaire, l’atmosphère y est forcément particulière.

Romain ATTANASIO, à bord de l’IMOCA Pure – Best Western, en         entrainement avant le VENDEE GLOBE 2020 – le 25/09/2020

 

Avec mes partenaires, on a réussi à tenir le cap

Mais la magie est intacte, tout comme le simple bonheur d’être là, parmi les 33 skippers qui s’élanceront autour du monde. Et Romain savoure tout : les discussions avec les partenaires, les retrouvailles avec les autres skippers, les échanges avec les organisateurs… « Nous savons que d’être ici, tous réunis, c’est déjà une première victoire ». Avant les tempêtes promises dans les mers du sud, il a donc fallu affronter des mois d’incertitude au printemps dernier. Pourtant, Romain a rapidement été rassuré.
« Dès le début du confinement, j’ai appelé l’ensemble de mes partenaires. Nous étions tous dans le flou. Pourtant, malgré les difficultés qu’ils traversaient, ils m’ont tous assuré de leur soutien. Ensemble, on a réussi à tenir le cap ».
Grâce à ce lien fort avec toutes les parties prenantes du projet, le skipper a pu se préparer avec sérénité, se focaliser exclusivement sur lui et son bateau. Surtout, cela met en lumière l’importance du collectif qui s’est bâti autour de Romain.
« Oui, c’est une aventure collective. Certes, je vais partir seul sur mon bateau. Mais cela n’est que la conséquence d’un travail où de nombreuses personnes ont été impliquées. »
D’ailleurs, aux salariés des partenaires qui viennent parfois naviguer, Romain aime bien rappeler :
« ce bateau, c’est votre image, c’est vous ».
Romain ATTANASIO en mer
Avitaillement, technique : les derniers préparatifs
Grâce à ce soutien, Romain s’est donc attaché à préparer avec sérieux et application son tour du monde. Il a fallu préparer l’avitaillement, l’ensemble de la nourriture qu’il embarque. « Ça m’a pris un temps fou, confie-t-il avant de rappeler que « se restaurer, c’est primordial en mer pour te remonter le moral ».
À bord, il disposera de l’équivalent de 100 jours de nourriture, avec 150 plats lyophilisés, 50 plats « classique », des pains d’épice, gaufres et miels de son partenaire Famille Mary ou encore des barres chocolatées.
Le bateau, lui, n’a pas eu besoin de travaux très conséquent. « Nous avons la chance de l’avoir depuis 4 ans donc nous avons pu lisser le travail à bord. On a tout fait pour qu’il soit le plus agréable possible pour y passer plusieurs mois. »
Ces dernières semaines, le seul aménagement réalisé a été la pause d’un chauffage. Et ça n’a rien d’anecdotique : « il y a quatre ans, j’avais eu très froid dans les mers du sud, je ne voulais pas que ça se reproduise »
Je vais tout faire pour rester zen
Ainsi, l’expérience du premier tour du monde est précieuse avant d’aborder le second. Romain sait ainsi que les prochains jours aux Sables-d’Olonne seront éprouvants.
« Avec toutes les sollicitations, je ne suis plus vraiment maître de notre agenda. Comme tous les autres skippers, j’ai très envie de couper la ligne de départ le plus vite possible ! »
Avant, il faudra s’astreindre, dès la fin de la semaine prochaine, à rester en quarantaine.
« Ce ne sera pas évident pour réaliser les derniers ajustements avant le départ »
Rentrer les dernières informations dans l’ordinateur, vérifier l’état de charge des batteries, veiller à ne rien oublier et se rassurer aussi. Romain sourit.
« Il faut faire attention à ne pas se laisser dépasser ses émotions. Je vais tout faire pour rester zen » .
De quoi patienter avec sérénité avant de s’élancer dans un marathon autour du monde.
Fiche technique
Nom : IMOCA PURE – BEST WESTERN
Port d’attache : Port-la-Forêt
Architectes : Farr Yacht Design (USA)
Chantier : Southern Ocean Marine (NZ)
Longueur : 18,28 m
Largeur : 5,80 m
Hauteur du mât : 28 m
Tirant d’eau : 4,50 m
Taille du cockpit : 6 m2
Déplacement (poids) : 8,5 tonnes
Nombre de dérive : 2
Surface de voiles au près : 270 m2
Surface de voiles au portant : 560 m2
Année de construction : 2007
Nombre de voiles embarquées : 8

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